Collège Saint Julien

Voyage à Turin

jeudi 16 juin 2022
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Turin – dimanche 15 mai au vendredi 20 mai 2022 

Dolce vita, opéra, Pinin Farina et Caramba... 

Le joli mois de mai fût l’occasion pour trente élèves de troisième de gôuter aux plaisirs de la vie all’italiana supplément glace pistache. Entre palais royaux, prouesses de l’architecture baroque et industrie automobile, Turin abrite l’identité de l’Italie tout entière du Risorgimento aux années de plomb. Ajoutons à cette empreinte historique que Art et Industrie fixent encore aujourd’hui l’atmosphère de cette ville à l’énergie palpable.  

En quelques jours seulement, la capitale du Piémont a donc rejoué pour nous les meilleures scènes de son histoire : peintures caravagesques, vues panoramiques, lieux de tournage, “ventre” bouillonnant, futurisme à toute allure et trompes l’œil momifiés. Autant de symphonies du design et des couleurs que nos collégiens ne sont pas près d’oublier. Magnanimes, ils vous invitent à votre tour à faire l’expérience de cette escapade turinoise :  

 

Dimanche 15 mai 

Dès notre arrivée royale sur la Piazza Castello nous avons pu visiter l’un des joyaux de la culture italienne : le Palazzo Reali. Ce palais datant du XVème siècle regorge de plafonds sculptés, de grandes toiles allégoriques, d’une grande collection d’armureries fantasque mais surtout nous avons pu découvrir la coupole de la chapelle dite du Saint Suaire imaginée par Guarino Guarini. La Galleria Sabauda a aussi été une véritable escale sur les traces du Caravage et du Greco.  

Lundi 16 mai  

Un bruit de moteur, l’archéologie du design moderne et la vitesse pour décor. Nous étions bien au mythique musée de l’Automobile. La scénographie habitée, le parcours dynamique et des guides d’exception ont permis aux amateurs les plus hermétiques de se laisser porter par plus de 100 ans d’histoire de progrès technique, de transformations sociales et de défis esthétiques. Nous avons tous été séduits par cette mise en espace de ces “sculptures en mouvement”. Mais après deux heures passées au volant du cœur de Turin, nous étions tous fébriles à l’idée de manger, enfin, notre première pizza. L’occasion pour nous de traverser le Pô et de nous balader sur ses rives pour apprécier les spécialités locales. Splendeurs et décadence! Mais, déjà, il fallait repartir vers de nouvelles aventures : celles de l’art urbain et des rues ensoleillées du quartier ouvrier de Turin. Art de rue, art naïf, fresques murales : trois cmarades nous ont invités à lever les yeux pour voir la ville autrement.  

 

 

Mardi 17 mai  

L’une des visites les plus appréciées a sans aucun doute été celle du musée Egyptien, deuxième plus grande collection au monde. Ce voyage dans le temps, vestige de la campagne napoléonienne, a réveillé chez chacun de nous le goût du mystère. Comment déchiffrer les hiéroglyphes? A quoi servaient les vases canopes? Comment les scribes se révoltaient-ils dans la Vallée des Rois? Cosmogonie, momie de chat, momie paquet, momie de sable et sarcophages comme des poupées russes. Les croyances et les rites funéraires de l’Egypte Antique n’ont plus de secret pour nous. Après le déjeuner nous avons donc décider, cette fois, de soulever l’énigme de l’art contemporain en nous rendant au GAM. Le secret bien gardé de Turin se cache dans cet espace dédié au futurisme de Giacomo Balla, au présent révolu de Boltanski et à la peinture écorchée vive de Fontana. Entre autres. Des tiroirs sans fin pour s’émouvoir et s’interroger et laisser place à une balade dans la ville entre bouquinistes, glaces italiennes et ristretto.  

 

 

Mercredi 18 mai 

Journée en quatre actes sans entracte!  

Nous avons passé la matinée dans le “ventre de Turin”. L’immense marché de Porta Palazzo est un des plus anciens d’Europe. L’ambiance est particulière, on y retrouve les odeurs d’épices, les éclats de voix des commerçants, les fruits et les spécialités assez parfumés pour nous sembler exotiques. Après ce spectacle vivant nous avons pris le chemin du musée du Cinéma, guidés par sa célèbre Mole Antonelliana. Quelle aventure! L’histoire de l’image en mouvement, du théâtre d'ombres aux scènes enchanteresses Giallo de Dario Argento, en passant par la “lanterne magique”. Nos élèves cinéphiles ont vu la science des rêves opérer de salle en salle, de montages techniques en extraits de films mythiques en passant par l’art de l’affiche. L’après-midi n’en fût pas moins baroque et surprenante. Après le déjeuner nous nous sommes rendus au Palazzo Madama où les curiosités, art sacré et expressions profanes ont manifesté la richesse de la peinture médiévale, des sculptures de la Renaissance mais surtout nous avons pu apprécier le travail de marqueterie de l'ébéniste,  génie fou, Pietro Piffetti. La visite guidée a culminé au quatrième étage du palais royal où nous attendait une vue imprenable et panoramique sur toute la ville baignée de soleil.  

La journée ne pouvait se terminer sans un dernier excès. Nous avons donc mis nos habits de lumière pour nous rendre à l’incontournable Teatro Regio de Turin. Ce lieu hautement culturel est un mélange de modernité, d’élégance et d’architecture moderne mais c’est l’œuvre insolente de Salieri qui a animé nos élèves durant presque trois heures. Pour une première sortie à l’opéra, l’enchantement fut total entre les costumes, la mise en scène, le jeu des interprètes et les figures allégoriques du danseur qui était à lui seul “l’école de la jalousie”. Soirée mémorable pour les élèves comme pour les accompagnateurs.  

 

 

Jeudi 19 mai 

A la veille du départ, nous avons découvert l’écrin de l'antiquaire rêveur Pietro Accorsi.  Avant tout le monde ce visionnaire a constitué une collection extraordinaire d'objets précieux du XVIIIème (baccarat, maïoliques, porcelaines, argenterie, tapis etc.) et de meubles italiens et français d'une importance exceptionnelle comme ceux du génial et un peu fou ébéniste Pietro Piffetti. Mr Accorsi (1891-1982) a légué son trésor à la Fondation qui porte son nom, maintenant implantée  dans le palais qui était sa résidence personnelle. Chaque salle est une reconstitution du décor quotidien de l’antiquaire. Art vénitien, salon japonais, objets montés en faïence, salon tortue : nous avons retrouvé toutes les singularités possibles jusqu’au “plus beau meuble du monde” en ayant à l’oreille le chant mécanique d’oiseaux mécaniques, en bois, datant de 1863. Heureux hasard du calendrier : nous avons pu voir l’exposition temporaire consacrée au génial costumier Caramba : costumes de théâtre, costumes des célèbres Ping, Pong et Pang de Turandot et quelques costumes de cinéma ... Luigi Sapelli dit Caramba n’avait rien à envier à Schiaparelli ou Yves Saint Laurent.  

L’après-midi fut ascensionnelle! Nous avons pris le funiculaire pour nous rendre au sommet de la colline du Superga. Sa basilique Rococo, son grand air et son odeur d’été ont été le point d’orgue de cette semaine italienne.  

 

Vendredi 20 mai   

A quelques heures d’adieux déchirants au quai de la gare de Porta Susa, nous avons fait une dernière excursion gourmande sur le marché pour pique-niquer entre la statue de Jules César et les ruines antiques de la Porta Palatina.

Ciao Italia. A presto.  

Nous tenons à souligner la compétence des guides locaux qui nous ont accompagnés durant certaines de ces visites et...les élèves de troisième qui ont participé à ce séjour. Tant en amont, lors de la préparation du voyage que sur place, ils ont pleinement répondu à nos attentes.